Comment voyager quand on est étudiant et qu’on gère un budget riquiqui ? En partageant une voiture. La MGEL et Covivo proposent aux étudiants du covoiturage en temps réel.
Pour moi, le train et la voiture étaient trop chers », confie Manon. La jeune étudiante nancéienne partage ses week-ends entre Nancy, Lille, la ville de son enfance, et Dijon, sa destination de coeur. Dur pour des finances tendues. En septembre dernier, elle saute le pas et s’inscrit sur un site de covoiturage. La première fois, « j’étais passagère. J’avais un peu peur, mais tout s’est bien passé ». De passagère, elle glisse dans le fauteuil de conductrice.
Depuis, avant chaque migration vers le nord ou la Bourgogne, elle cherche des candidats aux voyages. Pour Manon, « c’est tout bénéf pour eux comme pour moi ». Chaque « covoitureur » lui verse sa quote-part, la même quel que soit le nombre de passagers. Plus il y en a, plus l’opération est intéressante pour les finances de la jeune étudiante.
Sécurité, flexibilité
« Ceux que je véhicule sont surtout des étudiants, je pense que les filles ont un peu peur », constate Manon. Malgré le détour, elle prend le soin d’aller chercher ses passagers à domicile et de les déposer le plus près de leur destination finale. « Je le fais parce que j’aimerais qu’on le fasse pour moi. »
En France, le covoiturage n’a pas la cote. Question de mentalité. Pour aider les étudiants, la MGEL et Covivo, une société lorraine spécialisée en mobilité partagée, lancent le covoiturage en temps réel auprès des étudiants. Deux années ont été nécessaires aux créateurs de Covivo pour imaginer et écrire le logiciel qui met en relation, en temps réel, offres et demandes.
Logiciel téléchargeable
« Nous avons listé deux freins au développement du covoiturage, la sécurité et la flexibilité », explique Marc Grojean, président de la société.
Le logiciel de mise en relation se télécharge gratuitement sur les smartphones et autres téléphones androïds. Il géolocalise conducteur et passager(s) et sert de porte-monnaie électronique. Avec lui, il est possible de trouver un chauffeur dans le quart d’heure qui suit la demande. Enfin, pour une sécurité accrue, le passager tape un code à sa prise en charge et un autre à sa sortie.
« Le covoiturage n’est pas évident sur les grands trajets, mais il est encore plus difficile sur des trajets plus courts », relate Marc Grojean. L’objectif des deux partenaires est de sensibiliser les étudiants au transport partagé sur des parcours ne dépassant pas 100 kilomètres.
L’opération avec la MGEL les vise exclusivement. La mutuelle ouvre un portail dédié à l’opération. « Mais notre but n’est pas de nous substituer aux transports en commun », rassure Marc Grojean. Désormais, les étudiants n’ont plus de bonnes raisons pour arriver en retard à leurs cours.
Source : Le Républicain Lorrain