Ce jeudi 20 mai s’est déroulé le lancement en ligne de RDEX+, le standard pour rendre le covoiturage interopérable pour le MaaS (Mobility as a Service).
Devant une soixantaines de participants, sept intervenants dont Matthieu Jacquot (Directeur de Mobicoop) et Olivier Sarrat (Responsable produits de Mobicoop) ont présenté les résultats et ambitions des travaux menés en collaboration avec Ridygo, OuiHop et Instant System sous l’égide de la Fabrique des Mobilités.
Comme l’a rappelé en préambule Florian Maître, Vice-Président du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART), les objectifs de ce standard coincident avec les intérêts des MaaS : « fournir une offre de mobilité la plus exhaustive possible pour les citoyens, faciliter le parcours des utilisateurs, et conforter les Autorités Organisatrices de la Mobilité comme acteurs incontournables de ce secteur.».
Des propos qu’a parfaitement illustrés Olivier Sarrat via la présentation des caractéristiques de RDEX+ et en s’appuyant sur deux exemples concrets : la mise en relation grâce au partage de données entre deux plateformes de covoiturage puis entre une plateforme de covoiturage et une plateforme prenant en compte l’offre de transport en commun (MaaS).
Ainsi, RDEX+ permettra de rechercher des conducteurs, passagers et des trajets, mettre en relation les covoitureurs par message, faire des réservations et même obtenir des preuves de covoiturage quand le Registre de Preuve de Covoiturage aura finalisé son test concluant pour les preuves en interopérabilité.
Nicolas Chazot (Région Occitanie), Jean-Baptiste Autissier (MTE-DGITM) et Arnaud Delcasse (Ridygo) ont ensuite échangé sur le thème « En finir avec les plateformes de covoiturage en silo ? ».
Pour résumer au mieux les conclusions de cette table-ronde, nous retiendrons la déclaration du dernier cité : « Travaillons ensemble sur les standards ; différencions-nous sur la vision de la mobilité et les fonctionnalités que nous développons en fonction des besoins des territoires »
Enfin, Gabriel Plassat (La Fabrique des Mobilités) a exprimé sa volonté de voir l’ajout d’un avenant permettant de travailler sur les standards du MaaS. Il a également affirmé que le GART et la société Capgemini, qui vont prochainement animer des groupes de travail sur le covoiturage, intègreront RDEX+ dans ces discussions, que ce soit sur le plan national et pourquoi pas à l’échelle européenne dans un futur proche.
À noter également que l’observatoire du MaaS a mis en place un groupe de travail sur le thème « MaaS & Covoiturage » et qu’un webinaire sera organisé le 10 juin à 14h pour exposer la restitution de ces travaux. Pour plus d’informations et vous inscrire à cet événement, il vous suffit de cliquer sur ce lien.
Suite de RDEX+
Le lancement de RDEX+ a montré l’intérêt que suscite l’opportunité d’un standard partagé pour les données de covoiturage : par les acteurs et réseaux de la mobilité, mais aussi par les acteurs gouvernementaux et les territoires. Mobicoop porte le sujet depuis longtemps, et a d’ailleurs mené toute cette année un cycle de réflexion général sur la mise en commun de données de mobilité à travers une coopérative de données. Cette coopérative de données est à deux niveaux : l’interopérabilité, avec un langage commun à l’image du standard RDEX+, et la mutualisation des données elles-mêmes.
Dans les mois qui viennent, on passe concrètement à la mise en œuvre du standard dans les deux cas de figure qui ont été présentés : pour les MaaS ou SIM, et pour les services de covoiturage.
Nous souhaitons bien entendu travailler l’interopérabilité avec les plateformes (bases de données indépendantes) Ouestgo, Picholines, Mov’ici, Mobigo, Pass pass covoiturage, Txik Txak Kovoit (…) et au-delà avec d’autres opérateurs de covoiturage.
Nous avons déjà des pistes avec Rezo Pouce, Ridygo, Taxistop devenu Mpact (Belgique), Ecov…. Mpact avait déjà utilisé RDEX il y a quelques années et a fait évoluer le standard de son côté : la perspective d’un alignement sur RDEX+ au niveau européen est donc crédible. La mise en œuvre de l’interopérabilité dans les territoires avec différents MaaS permet de rentrer dans une période d’expérimentation qui permettra de faire évoluer le modèle. C’est en ce sens que plusieurs acteurs et territoires se sont engagés à travers un projet TENMOD pour que l’interopérabilité puisse répondre aussi aux problématiques des territoires peu denses.
Les intervenants de la FaMob, du GART et de la DGITM ont invité les opérateurs à amplifier la démarche et à saisir l’opportunité d’un bien commun qui puisse devenir européen.