Beaucoup de salariés prennent leur voiture pour aller au travail : c’est un moyen pratique, rapide, et qui permet au conducteur d’être autonome. Cependant, nous remarquons qu’en milieu urbain et ses alentours, les émissions de CO² sont bien trop présentes dans l’atmosphère et que les voitures y sont très nombreuses. Et pour cause, une hausse importante des embouteillages. En effet, le taux d’occupation d’une voiture est de 1,1 à 1,2 personne en moyenne, ce qui correspond donc à 12 personnes dans 10 véhicules. Or, un véhicule peut transporter au minimum 2 personnes suivant le modèle.
Nous pouvons également ajouter que la part des transports dans dans les émissions de gaz à effet de serre sont de 36% en France et que la part des déplacements quotidiens réalisés en voiture hors capitale est de 79%.
(Source BVA-Group : https://www.bva-group.com/sondages/les-francais-et-les-transports-2/)
De plus, 11 400 000 déplacements professionnels sont fait chaque jour en île-de-France et 1 168 trajets sont effectués entre les stations du métro parisien alors qu’ils sont plus rapides à faire à pied. Il faudra donc en moyenne 41 minutes à un francilien pour faire un trajet domicile-travail et 23 minutes pour un français.
A la vue de ces chiffres, il est donc important aujourd’hui de mobiliser le plus grand nombre de personnes afin de réduire les problèmes de congestion des routes, réduire les coûts liés à la mobilité, le stress qu’engendre quotidiennement ces déplacements et enfin réduire les émissions de gaz à effet de serre.
C’est pourquoi la mise en place d’un plan de mobilité au sein d’une entreprise est une solution efficace pour remédier à ces problématiques.
A travers cet article, nous allons reprendre une étude effectuée par Riposte Vert avec Ekodev comptabilisant 1333 réponses sur la mise en place d’un plan de mobilité et les alternatives liées au transport pour aller au travail.
Bref rappel sur le plan de mobilité et les chiffres actuels
Un plan de mobilité est un ensemble de mesures mises en place par une organisation afin d’optimiser et d’augmenter l’efficacité des déplacements de ses salariés/agents.
En effet, l’article 51 de la loi de transition énergétique oblige, depuis le 1er janvier 2018, les entreprises ayant plus 100 salariés sur un même site (et située dans le périmètre d’un plan de déplacements urbains) à réaliser un plan de mobilité dédié.
En mettant en place un plan de déplacement, l’entreprise peut constater divers avantages tels que des bénéfices économiques avec la diminution des coûts liés aux transports et l’optimisation des trajets; ce qui entraînera une hausse de la productivité, des bénéfices sociaux puisque cette action permettra une diminution des frais de déplacement pour les salariés, et ainsi un confort plus important, un niveau de stress diminué etc.., et des bénéfices environnementaux car l’entreprise contribue à la diminution de la pollution, du trafic routier, et des stationnements.
Mais où en sont les entreprises ?
70% des dirigeants et des salariés jugent cette tâche trop compliquée. C’est pourquoi les entreprises ne sont encore que trop peu mobilisées.
Dans les entreprises de plus de 250 personnes, seule 1 sur 3 soit 35% a formalisé sa démarche en nommant un responsable dédié et 1 sur 4 a défini et mis en œuvre un plan qui va rendre l’entreprise efficace, pérenne et conforme à la réglementation.
Cela correspond donc à 23% des entreprises de plus de 250 salariés qui ont mis en place un PDM.
Et parmi ces 23%, on constate d’après cette étude que les entreprises n’ont pas les équipements nécessaires au bon déroulement de ce plan de déplacement :
- seulement 33% intègrent des véhicules hybrides ou électriques à leur flotte automobile,
- 16% mettent à disposition une flotte de vélos partagés,
- en ville ou en banlieue urbaine, seulement 16% des entreprises proposent des emplacements pour le covoiturage. Pourtant cela peut être une incitation forte pour les salariés.
Il y a donc un nombre limité d’installations dans les entreprises favorisant la mobilité partagée pour les trajets domicile-travail.
Cependant, on observe une communication et une intention forte par les organisations (de plus de 250 salariés) puisque 70% d’entres elles communiquent à ce sujet en interne ou via un blog et 54% communiquent avec des événements sur leur site.
Vers plus d’écomobilité…
Quand une entreprise souhaite mettre en place un plan de mobilité, il faut donc sensibiliser les employés au maximum pour que le plan soit efficace, tant au niveau interne qu’en terme d’avantages.
En effet, d’après le sondage, quatre engagements sont ressortis :
- 63% des entreprises favorisent l’utilisation des transports collectifs par le biai d’un remboursement des frais à hauteur de 50%,
- 54% formalisent une politique de télétravail à domicile,
- 31% incitent à l’éco conduite avec des formations, des primes “zéro accident”,
- 29% promeuvent la marche, le vélo et le covoiturage avec des aides à l’achat, indemnités kilométriques (0,25€/km/an/salarié), site privé de covoiturage etc…
De plus, un autre point important apparaît : l’écomobilité pour les déplacements professionnels. Certes, renforcer la mobilité pour des trajets domicile-travail est importante, mais nous les oublions trop souvent, pourtant, ils sont également vecteur de coûts importants pour une entreprise.
Il est vrai que les engagements mis en place pour limiter les coûts des déplacements professionnels sont uniquement motivés par un avantage pécunier. Cependant, il faut aussi prendre en compte l’impact écologique que ces engagements engendrent.
L’étude a donc retenu sept solutions (dont 5 importantes) adoptées par les organisations afin de remédier à ce questionnement :
- 64 % ont installé un système de téléconférence aux postes de travail ou en salle de réunion,
- 53 % donnent la préférence au train sur l’avion dès que possible,
- 25 % favorisent les transports collectifs,
- 25 % mettent des véhicules à disposition en autopartage,
- 19 % promeuvent la marche et le vélo pour aller en rdv.
Enfin, pour une démarche environnementale complète, une politique de mobilité se doit d’être formalisée afin d’être pertinente et pérenne, c’est-à-dire qu’elle doit être gérée par une personne indiquant les principales directions de l’organisation et mettant en œuvre un plan d’actions évalué, revu et réorienté tous les ans.
Cette démarche comprend donc les trajets domicile-travail, les déplacements professionnels et peut être élargi suivant les organisations, à ceux des visiteurs/fournisseurs, et elle implique également un programme d’animation et de communication majeur afin de sensibiliser un maximum de personnes sur ce type de changement.
Ces priorités répondent donc aux principaux enjeux environnementaux de la mobilité liée au travail qui sont à prendre en compte dans une politique de développement durable sincère.