La plateforme de covoiturage Covoit’OùRA! et ses sites “clones”, accessibles depuis le 2 mars 2016, tendent à devenir les portails de référence du covoiturage en Auvergne-Rhône-Alpes. Ce projet a été mené en collaboration avec la Région en donneur d’ordre, Covivo, pour l’aspect dit “technique”, et Mon UniVert, pour la partie “graphisme”.
Le projet regroupe divers partenaires : les huit départements (Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie et Haute-Savoie) et les Agglomérations du Pôle Métropolitain (Grand Lyon, Saint-Etienne Métropole, Vienne Agglo et la Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère) et Valence-Romans-Déplacements.
L’objectif ? La mise en oeuvre d’une plate-forme régionale de covoiturage, afin de créer une base “commune”, la plus conséquente possible, et ainsi permettre le maximum de mise en relations entre des passagers et des conducteurs. Et pourquoi pas atteindre la fameuse masse critique ?
Interview avec M.Jarry, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes :
La réalisation d’un cahier des charges avec autant d’intervenants a t-il été un exercice difficile ?
Non cela n’a pas été un exercice difficile mais plutôt long. La démarche a commencé à émerger en 2011 et la sortie du site a été faite en 2016, le projet a donc mis 5 ans à voir le jour.
Nous avons dû faire le bilan de toutes les fonctionnalités “intéressantes” parmi les sites préexistants de l’ensemble des partenaires, pour proposer ensuite un site final “idéal”. Nous avons donc agrégé tout le monde sur la même problématique. La Région a quand même eu recours à une assistance à maîtrise d’ouvrage pour écrire le cahier des charges. Cela nous a permis d’avoir une tierce partie dans le sujet et cette “autorité indépendante” extérieure a notamment facilité le travail avec les partenaires. Cela nous a apporté une expertise plutôt favorable au développement du projet.
Le regroupement des bases de données est au cœur du projet, les partenaires ont ils été moteurs, et ont-ils appuyé dans ce sens ?
Oui bien sûr, c’est la base du projet. Ce n’était pas évident, nous nous sommes posés la question de privilégier une simple interopérabilité, c’est à dire que chaque partenaire conserve sa base de données de covoiturage mais que les bases de données communiquent entre elles. Mais nous tenions à ce qu’il puisse malgré tout y avoir un service complet au niveau régional. La mutualisation nous semblait être la piste à privilégier et la loi NOTRe nous a conforté dans ce choix.
Certains partenaires participent au projet à travers une interopérabilité, c’est-à-dire une communication des sites avec une base de données séparée, est-ce un pas vers un partenariat plus fort ensuite ?
La question de l’interopérabilité ne s’est pas posée tout de suite et nous avons échangé avec les partenaires sur ce sujet en cours de projet. Certains d’entre eux étaient réticents à l’idée de développer un outil commun au départ, mais l’interopérabilité leur a permis d’avoir une autre vision de la mutualisation, du partage de données tout en gardant une base de données indépendante.
Le projet OùRA! outil billétique et calculateur d’itinéraires, auquel 27 AOT participent, a aussi contribué à lever les réticences, grâce à une expérience réussie de travail commun.
Les partenaires les plus frileux ont donc pu entrer dans le projet notamment via l’interopérabilité qui est un compromis entre la mutualisation complète et l’indépendance radicale grâce à un “simple partage” des annonces de covoiturage.
L’idée fondamentale restait de faire adhérer tout le monde avec des modalités variables pour effacer les résistances. Nous avons donc proposé à la fois des clones personnalisés et des sites en interopérabilité.
Le graphisme du site a t-il aussi un rôle à jouer dans la réussite du projet ?
Nous trouvions important de séparer la prestation communication et la prestation technique pour que chacun ait sa propre expertise.
Le prestataire “com” apporte son regard extérieur pas trop “technique” et son expertise sur le graphisme et la convivialité, et le prestataire technique apporte lui ses contraintes et son expérience sur le covoiturage. Cette collaboration permet donc d’obtenir un outil de qualité à la fois sur le graphisme et à la fois sur la technique.
Les deux prestataires ont travaillé en étroite collaboration et nous pouvons dire aujourd’hui que le travail a été mené à bien avec des idées fortes des deux côtés.
Nous avons le sentiment d’une réussite aujourd’hui, car nous n’avons reçu aucune remontées négatives de la part de nos partenaires, ou d’utilisateurs mécontents.
Avez-vous prévu des phases de communication et d’animation de la plateforme ?
Oui bien sûr. Nous avons convenu dans la convention de partenariat de laisser à chaque niveau territorial le soin de faire la communication et l’animation du réseau sur son propre territoire. La Région offre l’outil et les partenaires font l’animation.
Dans un deuxième temps, la Région a bien prévu de faire de la communication, mais confie aujourd’hui aux partenaires locaux le soin d’engager ces opérations de communication.
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