La mobilité est un facteur essentiel de l’inclusion sociale et professionnelle, particulièrement dans les zones rurales où l’accès aux opportunités d’emploi peut être limité par l’éloignement géographique.
Cet article explore les liens entre mobilité et emploi, en s’appuyant sur des études récentes qui mettent en lumière les défis et les solutions potentielles pour améliorer la situation des jeunes en milieu rural.
Au-delà des statistiques, plus de 5 millions de jeunes (soit 30% des 3 – 24 ans) vivent en zone rurale en France.
Défis de la mobilité en zone rurale
Les jeunes des zones rurales font face à des obstacles significatifs en matière de mobilité, qui façonnent leur existence et impactent directement leur accès à l’emploi et à l’éducation. L’étude de l’Institut Terram « Jeunesse et mobilité : la fracture rurale », (2024) révèle que 60% des jeunes en zone rurale considèrent que le manque de moyens de transport représente un frein majeur à leur insertion professionnelle.
Les jeunes ruraux subissent en effet les kilomètres et les temps de trajets longs, auxquels s’ajoute le manque d’offre de transport en commun ! Mécaniquement une dépendance à la voiture se crée : 69% des jeunes ruraux sont en situation de dépendance à la voiture pour leurs trajets quotidiens !
La distance a un impact direct sur les revenus de ces jeunes ruraux : le budget moyen pour les transports d’un jeune rural s’élève à 528 euros par mois versus 307 euros pour les jeunes urbains du même âge. Ce qui conduit ces jeunes à renoncer à des opportunités professionnelles ou à faire le choix d’entamer « leur reste à vivre ».
La mobilité indissociable de l’accès à l’emploi
Les impacts sur l’accès à l’emploi sont très concrets : 38 % des jeunes ruraux en recherche d’emploi disent avoir déjà renoncé à passer un entretien en raison de difficultés de déplacement, soit le double des jeunes urbains.
Les difficultés ne s’arrêtent pas là : une fois un emploi trouvé, 67% des jeunes ruraux de plus de 25 ans (soit près de 7 sur 10) estiment risquer de perdre leur emploi si leur mode de transport actuel est compromis.
Une scolarité marquée par les enjeux de mobilité
Les jeunes ruraux font face à des obstacles à chaque étape de leur scolarité et de leur orientation :
- 94 % des jeunes ruraux sont scolarisés hors de leur commune. En moyenne, ces jeunes habitent à 11,3 kilomètres du collège et à 23,2 kilomètres du lycée. Cet éloignement s’applique à tout : loisirs, infrastructures sportives, associations, soins, commerces, services, musées, bibliothèques… Il engendre une forte dépendance vis-à-vis des transports.
- Bien que les résultats scolaires des jeunes ruraux au primaire et au collège soient assez proches, voire supérieurs aux moyennes nationales, les collèges les plus éloignés/ruraux se caractérisent par une orientation plus fréquente dans les lycées agricoles et en apprentissage (Note de la DEPP, 2019 : « Une mesure d’éloignement des collèges »). Par la suite, les jeunes ruraux sont plus fréquemment orientés vers des parcours courts et professionnalisants, moins prometteurs s’agissant des débouchés professionnels.
- Selon l’enquête « Jeunes des villes, jeunes des champs » , le degré d’ambition varie fortement en fonction du lieu de résidence : 48 % des jeunes des villes de moins de 20 000 habitants indiquent qu’ils ont fait ou vont faire des études supérieures « ambitieuses », contre 67 % des jeunes d’agglomération parisienne.
- 70 % des formations post-bac se situant dans les grandes métropole, les jeunes ruraux devront se déplacer pour se former, et craignent de ne pas pouvoir assumer financièrement le coût de la vie en ville.
- Dans un département rural comme la Dordogne, seules 40 % des femmes de 18-24 sont scolarisées contre 60 % dans le département urbain voisin de la Gironde où l’offre de formation est plus large et diversifiée. (source : DREES)
Solutions innovantes pour la mobilité
Face à ces défis, des initiatives de mobilité durable et solidaire émergent. Par exemple, des programmes de covoiturage spécifiques aux besoins des jeunes ruraux sont en développement, visant à réduire l’isolement et à favoriser l’égalité des chances.
Ces solutions, qui allient solidarité et respect de l’environnement, contribuent à une meilleure intégration sociale et économique des jeunes.
Chez Mobicoop, nous proposons une grande palette de solutions de mobilité, adaptées aux territoires, allant de l’autostop organisé au covoiturage solidaire.
Impact de la mobilité sur l’Emploi
La mobilité est un levier puissant pour l’emploi. Elle permet non seulement de connecter les individus au marché du travail, mais aussi de stimuler l’économie locale.
L’amélioration de la mobilité dans les zones rurales pourrait augmenter le taux d’emploi des jeunes de 10% sur cinq ans, générant ainsi un cercle vertueux de croissance économique et d’inclusion.
La mobilité est indissociable de l’emploi et de l’inclusion sociale. En investissant dans des solutions de mobilité durable et solidaire, nous pouvons ouvrir des horizons nouveaux pour les jeunes en zone rurale et construire une société plus équitable.
Les études citées dans cet article mettent en évidence l’urgence et l’importance de repenser nos systèmes de mobilité pour favoriser l’accès à l’emploi et à l’autonomie pour tous.
Ressources pour aller plus loin
- Etude de l’Institut TERRAM « Mobilité des jeunes en zone rurale », juin2024, disponible ici ;
- La synthèse de l’étude TERRAM par le laboratoire de la mobilité, juin 2024 ;
- The Conversation, « Les jeunesses rurales face aux études supérieures : au-delà du déterminisme territorial, le milieu social et le genre« , juin 2024 ;
- Dossier du Sénat, « Femmes et ruralités : en finir avec les zones blanches de l’égalité« , octobre 2021
- Article sur la Table Ronde sur la mobilité en zone rurale organisée par Mobicoop durant laquelle, à l’issue de la projection du Film « Virage vers le Futur », 5 experts ont été conviés pour réagir au documentaire.
Des exemples concrets de solutions Mobicoop
- Plateforme OuestGo : covoiturage solidaire pour les jeunes, en partenariat avec l’association éHop ;
- Plateforme Mobicoop avec Provences Alpes Agglo : covoiturage solidaire, notamment pour les jeunes
- Zoom sur l’animation en Tarn et Garonne, par l’association Covoiturons sur le pouce et la complicité de mobicoop, :
- Mission locale 82 et Montauban Services organisent des sensibilisations et présentations des solutions de mobilité à leurs usagers, et font intervenir en animation Lucas Chazelas pour des ateliers visant à faciliter une bonne prise en main de l’application et à accompagner la pratique de l’autostop, et aussi pour des baptêmes d’autostop afin de favoriser la découverte et le passage à l’action.
- Sensibilisation et animations des jeunes en lycée et collège avec les écodélégués : des élèves volontaires réalisent des projets en lien avec l’écologie, comme par exemple une COP Jeunesse, encadrés par des professeurs l’animateur du territoire.
- Retrouvez ici toutes les solutions de mobilité mobicoop.