Après Tooxme en 2013, la société américaine Uber annonce son arrivée dans la Cité de Calvin.
Déjà présente dans près de septante villes dans le monde, dont Zurich, la start-up américaine Uber s’apprête à proposer ses services de véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) à Genève et à en bouleverser les systèmes classiques de transport urbain.
En plus de ses services haut de gamme (Uber classique) et low cost (UberX), la jeune société américaine compte également mettre à disposition de ses clients suisses son application de covoiturage Uberpop, dont la particularité est de transformer n’importe quel particulier en chauffeur. Plus intéressant encore, grâce à l’algorithme développé par la société de San Francisco, il sera possible pour ses utilisateurs de fixer, avant le départ, le prix d’une course, en fonction du kilométrage ou de la demande.
Les conducteurs de taxi genevois avaient également dû faire face à l’arrivée de Tooxme, une autre application proposant des services de covoiturage mais imaginée cette fois par des ingénieurs suisses. Soutenue par le Touring Club Suisse (TCS), la jeune société lausannoise propose de mettre en contact par smartphone conducteurs et passagers. Les premiers reçoivent 45 centimes au kilomètre, alors que les seconds doivent débourser 99 centimes pour la même distance. La différence est utilisée pour payer les coûts de gestion de l’application. La somme est aussi réinvestie en partie pour générer un maximum d’attraction.
Uberpop, Tooxme, ces applications sont bien connues des taxis genevois, qui observent leur arrivée sur le marché des transports avec intérêt… et certaines craintes. «La concurrence est une bonne chose, mais elle doit être loyale, estime Pierre Jenni, président de la centrale Taxi-Phone. L’important est que les clients soient protégés.» Pour lui, seule la licence de chauffeur de taxi garantit la sécurité des clients: «Elle confirme que le chauffeur a des connaissances topographiques, connaît et respecte la législation et présente un certificat de bonne vie et moeurs», poursuit-il.
D’après les professionnels, la plus grande difficulté que rencontrera Uber à Genève sera de recruter assez de chauffeurs pour répondre à la demande des clients. Avec ses 600 chauffeurs, le président de Taxi-Phone se dit serein. Metin Gunduz estime également «qu’il y a déjà assez de compagnies de limousines à Genève» et qu’il n’y aura, par conséquent, «pas de marché pour eux». L’avenir dira si Uber arrive à séduire les usagers…