Le système Covivo s’adresse aux 20.000 automobilistes qui transitent chaque jour entre Toul et Nancy.
Dans le flot des 50.000 véhicules qui, en moyenne, empruntent quotidiennement les douze kilomètres de l’autoroute A31 entre Toul et Nancy, environ 20.000 automobilistes sont des réguliers et 93% d’entre eux circulent seuls à bord de leur voiture aux heures d’affluence. Ces autosolistes représentent le coeur de cible de Covivo.
Depuis le 5 octobre, cette jeune société basée à Pompey expérimente en effet dans le Toulois le système de covoiturage en temps réel qu’elle a elle-même développé. Gratuitement équipés d’un boîtier GPS ou d’une application pour smartphone, les conducteurs qui le souhaitent sont alertés dès qu’un passager sur leur chemin désire partager leur trajet ; ils sont ensuite automatiquement guidés jusqu’à lui s’ils acceptent la demande de covoiturage. Exemple si vous êtes à Ecrouves, que vous vous rendez à Laxou et qu’un passager vous attend à Gondreville : le logiciel de Covivo calcule que le détour vous fera perdre 7 minutes et gagner 90 centimes.
« Pour concurrencer l’autosolisme, il faut que ce soit souple. »
« C’est de l’autostop organisé et sécurisé qui permet de faire des économies », précise Matthieu Jacquot, le directeur associé de Covivo. « Les enjeux économiques et écologiques sont importants. Pour concurrencer l’autosolisme, il faut que ce soit souple ; c’est où je veux, quand je veux. Le problème du covoiturage aujourd’hui est qu’on est obligé de s’organiser à l’avance. »
Ce qui n’empêche pas d’être prévoyant. Avec Covivo, les passagers peuvent s’inscrire la veille sur Internet ou par téléphone. Durant les trois premiers mois de l’expérimentation – le temps de permettre au réseau de se mettre en place -, ils bénéficieront aussi de la « garantie retour » par taxi.
« L’objectif est de disposer de 150 conducteurs sur les axes de circulations principaux en Lorraine », ajoute Matthieu Jacquot. « C’est modeste. Avec une trentaine de passagers par jour, ce serait déjà un bon début. »
Dans l’Isère, où Covivo expérimente aussi le covoiturage en temps réel, les objectifs fixés ont été atteints. En Lorraine, en fonction des résultats de l’expérience touloise, le dispositif devrait être rapidement étendu à l’axe Nancy-Metz, puis jusqu’au Luxembourg. Après une période de rodage, il sera temps de passer à la vitesse supérieure.
Une expérimentation soutenue
Les collectivités accompagnent financièrement depuis sa phase de recherche et de développement et à hauteur de 400.000 euros le projet de Covivo : la communauté du Grand Nancy, le conseil général, mais surtout l’Agence de l’environnement et l’Union européenne. « Nous essayons d’accompagner ce processus, de ne pas rester spectateurs », précise Jorge Bocanegra, l’élu qui suit le dossier à la Ville et à la CCT. « Nous sommes assez préoccupés par l’ampleur que prend la voiture ; toute notre société est conçue autour d’elle. Alors au lieu de parler d’A32, de mise à 3*3 voies de l’A31, de barreau Toul – Dieulouard… essayons d’agir différemment. »
Pratique :
- Les conducteurs et les passagers qui souhaitent intégrer le dispositif doivent s’inscrire sur Internet : www.roulezmalin.com
- Des covibox sont mises à disposition des conducteurs. Ce GPS permet d’être informé des demandes de personnes souhaitant se déplacer dans la même direction
- Le programme Covisoft peut être téléchargé sur les smartphones. L’application a été développée par Covivo
- Le partage de frais se fait automatiquement sur Internet de façon sécurisée
- Il est possible de restreindre l’offre. Aux seules femmes, par exemple, par souci de sécurité
- Renseignements : tel.0.891.033.511 ou courriel experimentation@covivo.eu