Organisées par le Certu en partenariat avec le Gart et le Cnfpt, les rencontres du covoiturage se sont déroulées mardi 11 juin 2013 à Paris. Elles réunissaient les collectivités territoriales et leurs services techniques, les entreprises, les bureaux d’études et le secteur associatif.
Retour sur certaines interventions autour des trois problématiques posées : Quels outils pour booster les usages ? Quel rôle et quelle implication des différents acteurs ? Et quelles synergies possibles pour le développement de la pratique ?
Jean-Bernard Kovarik
Adjoint au directeur général, Direction Générale des Infrastructures des Transports et de la Mer
Le covoiturage est plus que jamais inscrit à l’agenda du MEDDE et de la DGITM, compte tenu de ses bénéfices potentiels pour l’environnement et les économies des ménages.
En témoignent les quatre premières mesures du plan d’urgence pour la qualité de l’air, qui visent à favoriser son développement par plusieurs moyens : définition du service, possibilité d’octroi d’un label comme pour l’autopartage, développement d’aires de stationnement sécurisées et conviviales, implication des futures autorités organisatrices de la mobilité durable…
François Ferrieux
Conseiller général de l’Oise chargé des transports, président du Syndicat mixte des transports collectifs de l’Oise
Cette pratique, courante pour une minorité, est dans l’intérêt de tous ; celui des usagers, de l’environnement et de la société. Les déplacements occasionnels à longue distance peuvent se faire naturellement en covoiturage. Mais pour les courtes ou moyennes distances les collectivités ont un rôle important de conseil, de promotion et même parfois d’organisation. L’utile complémentarité du covoiturage avec les autres modes nécessite une organisation.
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Lucie Verchère
Grand Lyon
Proposer du covoiturage via la seule mise en place d’un portail internet, même bien fait, ne sert à rien ! Il est important de toucher l’utilisateur final afin de lui faire comprendre toutes les solutions multimodales qu’il peut utiliser pour ses trajets domicile-travail.
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Stéphanie Vincent
LaSUR EPFL
Héritée de l’autostop et de la culture beatnik des années 70, le covoiturage est souvent vu comme un mode de déplacement occasionnel, sur longue distance, pour jeunes étudiants désargentés. Pourtant, toute sorte de personnes pratiquent aujourd’hui le covoiturage : des jeunes et des étudiants certes, mais aussi des personnes plus âgées qui partagent ainsi leurs frais de déplacements domicile-travail.
Si les sites Internet occupent aujourd’hui une grande place dans la mise en relation des équipiers, d’autres préfèrent s’organiser de manière informelle, entre voisins, collègues ou amis. Cette organisation informelle lève alors l’un des freins majeurs du covoiturage : la confiance accordée aux partenaires.
Enfin, si le facteur économique est souvent l’élément déclencheur qui attire vers le covoiturage, c’est plutôt la convivialité et les liens interpersonnels qui se tissent au quotidien qui fait durer l’usage dans le temps. Le covoiturage est ainsi un lieu d’échange et de sociabilité.
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Daniel Beaubouchez
Responsable d’entreprise, Association pour le développement durable de la Vallée de la Chimie
En 2008, l’Association pour le Développement Durable de la Vallée de la Chimie dans le cadre de son projet fédérateur Eco-responsable a lancé la création du Plan de Déplacement Inter-Entreprises. Les objectifs visaient à améliorer l’accès aux sites, développer une approche citoyenne et responsable des déplacements dans la Vallée, réduire notre empreinte carbone, proposer des solutions alternatives aux déplacements d’auto-solistes et créer du lien inter-entreprises.
Yvan Martinod
Conseil général de l’Isère
Le Conseil Général de l’Isère a mis en place du covoiturage dynamique depuis septembre 2010. Avec le recul dont nous disposons, il ressort que malgré des résultats des premières expérimentations mitigés en volume, la question du dynamique dans le covoiturage ne peut être dé-corrélée de l’évolution des pratiques de mobilité, notamment de l’importance croissante des outils mobiles et instantanés. L’usage dynamique n’est vraisemblablement pas le levier d’action qui va tirer à bout de bras la pratique du covoiturage, mais bien un outil qui devrait accompagner son évolution, et qui fera partie intégrante des centrales de mobilité en développement un peu partout. L’exigence d’efficacité et d’instantanéité dans l’information multimodale donnera un espace d’expansion au dynamique, souvent par mutualisation des outils mobiles avec d’autres usages, et l’essor actuellement observé de la pratique du covoiturage devrait en être le terreau.
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Marie Régine Bardoux
Maison de la mobilité Tisséo Toulouse
Parmi les nombreux freins à la pratique du covoiturage domicile-travail, existe la crainte de perdre son indépendance et de se retrouver coincé au travail. Pour y répondre, Tisséo-SMTC a mis en place une Garantie Retour dont peuvent bénéficier les covoitureurs inscrits dans le cadre des conventions de covoiturage signées avec leurs entreprises. En cas d’empêchement de la part du conducteur au retour, et sur demande, un gestionnaire de covoiturage trouve, pour le passager sur le carreau, un autre équipage, un transport en commun ou un taxi à concurrence de 50 euros. Ce service n’a été utilisé en moyenne qu’une fois par an, avec recours à un autre équipage, ou à la réservation d’un transport à la demande pour un cas.
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Édouard Duboille
Président de la FEDUCO
Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles prévoit la possibilité d’affecter le Versement Transport aux investissements et au fonctionnement des services de covoiturage. Il est indispensable qu’une partie de cette ressource serve au développement du covoiturage, auquel contribuent activement la FEDUCO et ses membres, pour permettre d’encore mieux répondre, à la hauteur des enjeux sociétaux, aux attentes de la collectivité. Cela concerne les politique d’infrastructures, l’interopérabilité entre les plateformes de covoiturage et son intégration dans des systèmes multimodaux, la stimulation du marché et l’accompagnement du changement et enfin l’incitation avec des mesures comme la mobilisation du dispositif des certificats d’économie d’énergie.
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Marc Letourneux
Conseil général de Loire-Atlantique
En Loire-Atlantique, le réseau d’aire lila covoiturage a pour vocation de mailler l’ensemble du territoire. Ainsi s’il est primordial de s’inspirer des pratiques spontanées constatées et d’implanter les aires de covoiturage au niveau des nœuds routier structurants, il est également important d’œuvrer dans des petites communes rurales dans une optique d’organisation et de valorisation de la pratique. D’autre part, il faut considérer le covoiturage comme un maillon de la chaine des déplacements collectifs et ne pas hésiter à l’associer avec les différents modes dans une optique de complémentarité des usages. Enfin, pour réduire l’impact financier et écologique des aménagements dédiés, il est judicieux de capitaliser les infrastructures publiques ou privées existantes et d’associer les créations de parking aux chantiers routiers en cours.
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Source : Transflash n°383, Juillet 2013
Bonjour,
Le covoiturage est une solution à la fois économique et pratique mais je pense qu’il n’est pas adapté pour tout le monde. Pour les personnes à mobilité réduite par exemple, il faut une voiture spécialement adaptée et l’offre est vraiment très réduite dans ce domaine.