Innovation. L’entreprise lorraine est à la pointe du covoiturage dynamique, sur les courtes distances.
« Il faut comparer le phénomène du covoiturage à celui du tri sélectif. Il faut parfois des années, des décennies, une génération pour modifier les comportements. » Directeur stratégie et développement de Covivo, Matthieu Jacquot, constate que les habitudes ont parfois la vie dure, même si l’évolution des mouvements s’avère inéluctable.
Covivo ? Nichée dans l’anonymat de bureaux sans relief à Pompey, cette structure lorraine figure parmi les plus audacieuses dans la réflexion et le marché du covoiturage en France. Une équipe d’une petite dizaine de jeunes ingénieurs informaticiens à la pointe des évolutions et des techniques proposent des « conseils et solutions d’une mobilité partagée. » Concrètement, la structure nancéienne – elle a pris le relais d’une association lancée en 2009 – met en place des dispositifs techniques qu’elle propose à des partenaires économiques ou collectivités territoriales intéressées par le phénomène du covoiturage.
Plusieurs clients importants de Covivo, qui se définit comme le leader du covoiturage dynamique, à destination principalement des trajets de proximité, se situent donc en Lorraine mais également dans les régions voisines et à l’étranger. Aujourd’hui, si le phénomène concerne en théorie au premier chef la Lorraine, en raison du phénomène du travail frontalier vers le Luxembourg, force est de constater qu’il continue de n’occuper qu’une marge réduite des transports, malgré les encombrements sur la route ou le coût de l’énergie.
En Isère, Covivo a travaillé à la mise en place d’applications sur téléphone mobile, permettant, en direct, au demandeur d’un trajet précis, de faire connaître son souhait à des automobilistes qui pourraient répondre à son attente, voire même passer le chercher à l’endroit de son choix. Avec coût du tarif et connexion automatiquement enclenchée entre les parties.
Une bonne solution, souple et intelligente
Une communication transparente, qui offre d’évidence, toutes les qualités d’une bonne solution, souple et intelligente. Mais le covoiturage, on l’a dit, se heurte dans la pratique à des réflexes d’individualisme profonds. « La part de voyages concernés par ce système ? 5% environ », comptabilise Matthieu Jacquot. « Et encore, parce que nous vivons dans une zone où le problème des transports se pose avec acuité. Il faut souvent des contraintes pour que les gens viennent à l’adopter, et le critère du coût de l’essence peut en être un. »