Stress, bouchons, coup de blues ou coup de chaud, c’est comme ça que vous imaginez passer cette période de grève générale annoncée le 5 décembre 2019 ?
Pour Mobicoop, on pense plutôt à savoir rebondir, à faire l’expérience de la coopération, et le covoiturage avec son voisin ou cet·te inconnu·e qui fait le même trajet que soi tous les jours…
Vos plus belles aventures pendant la grève, vous pouvez nous en faire part ici ou via Facebook sous le nom #Brèvedegrève
Pas de brève à raconter ?
Pour coopérer pendant la grève, découvrez les outils et notre guide Coopérons !
Les dernières brèves de grèves
Sébastien – quelque part… – 5 décembre 2019
En revenant de la manifestation du 5/12 j’ai constaté avec joie qu’on m’avait volé ma trottinette (adulte . Quel plaisir de marcher dans la rue jusqu’au tram, qui lui fonctionnait même au ralenti, puis de tendre le pouce une fois arrivé à une porte de Paris pour en un clin d’oeil me voir embarquer dans une voiture bien chauffée avec au volant une jeune femme super sympa et partisane de la grève, m’amenant jusque devant chez moi. Oui, un plaisir de voir la solidarité possible, après une (petite) colère.
Pascal – Pont de Chatou – 1995
Je l’ai vu qui traversait le pont, embarrassé par son gros sac de sport, alors je lui ai demandé où il allait… « au PSG ». Plus tard (il n’était pas super bavard), je lui ai demandé ce qu’il faisait. « footballer stagiaire », m’a-t-il répondu, je ne savais même pas que ça existait. Je l’ai déposé au pont de Suresnes. Au moment où il est descendu je me suis dit qu’il sera peut-être connu un jour. Zut, j’ai oublié de lui demander son nom.
Isabelle – Rue de Rivoli – 1995
On était déjà 4 dans la voiture, mais il y avait cette dame polonaise qui ne parlait pas un mot de français, rien. A un moment on a juste compris « Champs Elysées ». C’était notre chemin alors on s’est serrés pour la faire monter avec nous. On a continué à parler entre nous de la grève, du ras le bol, du « mais bon on comprend », du « privé versus public » etc… A un moment, la dame s’est mise à parler en polonais, et à répéter « hôpital Boussicot ». On était déjà quasiment sur les champs… Elle est descendue place de la Concorde. On s’est dit qu’elle était mal barrée.
Alice – Carrefour des 4 routes Asnières – 1995
Elle était là, au bord de la route, levant une main timide. Il fallait vraiment être attentif pour comprendre qu’elle faisait du stop (bon, en même temps, vus les embouteillages monstres, on avait les moyens de faire attention). Elle est entrée dans la voiture, emmitouflée dans un grand manteau, accompagnée d’un souffle de vent froid. Je lui ai demandé où elle allait « – à l’hôpital Louis Mourier. Je suis enceinte de huit mois et demie et j’ai des contractions, là ». J’ai eu un moment de stupeur : je n’avais rien vu… J’ai changé de route pour l’accompagner là-bas. Elle est descendue sans avoir accouché dans ma twingo… j’aurais du lui donner mon téléphone pour être la marraine… ?
Hélène – Le Marais – 1995
Je devais aller dîner chez des amis à Neuilly. Un homme m’a pris en stop, en me disant que c’était sa direction et qu’il allait m’avancer. Quelques heures plus tard, la nuit était tombée et nous traversions le bois de Boulogne. Soudain il s’arrête à un croisement et me dit « je vous laisse ici, votre chemin est par là, moi je vais par là ». Je reste sans voix un moment, puis je lui réponds d’une voix blanche que je ne me vois pas du tout faire du stop à 9h du soir au milieu du bois de Boulogne ! Il me regarde en riant et me répond « Pas d’inquiétude, habillée comme vous êtes, avec votre bouquet de fleurs dans les mains, personne ne vous prendra pour une prostituée. Allez, bon dîner ! ». Il est reparti en me plantant là. J’ai terminé à pieds, en brandissant mon bouquet dans les phares des voitures qui me dépassaient.