Décidément, la nécessité de développer l’intermodalité s’ancre de plus en plus dans l’esprit des acteurs publics comme privés. Le concept est effectivement séduisant car il offre une réponse à un triple objectif : optimisation des coûts de transport, réduction du temps de déplacement et diminution de l’empreinte écologique des centres urbains. Consciente de cet enjeu, la puissance publique semble vouloir accélérer le développement de ces pratiques et l’on observe des réalisations locales prometteuses.
Pour rappel, le concept d’intermodalité désigne la combinaison de plusieurs modes de déplacements sur un même trajet. Déjà largement utilisée pour les longs trajets tels que les départs en vacance (associant par exemple des déplacements en voiture, en train et en bus), cette logique se développe pour les trajets du quotidien, portée notamment par la diversification de l’offre de transport (covoiturage, auto-partage, vélos en libre service).
Fin du tout-voiture…
On vient de plus en plus loin pour travailler ou se détendre en centre-ville. La distance des trajets effectués par les habitants des zones urbaines aurait augmenté de 10% ces vingt dernières années et est aujourd’hui de cinq kilomètres en moyenne. Et ce n’est pas fini ! Les villes ne cessent de s’étendre et de grignoter les espaces ruraux alentour et cela entraîne mécaniquement une augmentation de la longueur des déplacements.
Or, dans l’offre de transport existante, l’utilisation de la voiture, si elle reste largement majoritaire, n’est plus aussi exclusive que par le passé. Par exemple l’enquête « Ménages et Déplacement » réalisée à Grenoble entre novembre 2009 et avril 2010 a enregistré une baisse importante de la mobilité en voiture. Du jamais vu depuis 1970 !
Réorientation de l’offre de transports publics…
L’un des défis pour la collectivité consiste alors à articuler cette moindre utilisation de la voiture à la maîtrise des dépenses publiques. Il ne s’agit pas d’augmenter en retour les investissements dans des structures lourdes de transport public, pas forcément efficaces.
Les magistrats de la Cour des Comptes, dans leur rapport 2015 pour une gestion publique plus rigoureuse, plaident donc pour une meilleure structuration des réseaux de transports en s’appuyant sur une étude du Laboratoire d’économie des transports. Ils défendent une vision allégée et plus interconnectée de l’offre de transport existante dans les villes.
Vive l’intermodalité !
Le développement de l’intermodalité apparaît alors comme une solution à privilégier, et ce n’est pas un hasard si les initiatives se multiplient. Dernier exemple en date : la future gare intermodale de Royan. L’espace en construction jusqu’en novembre 2015 prévoit de faciliter les déplacements en prenant en considération et en connectant les différents flux de transports existant : train, bus, taxis, voitures, cycles, piétons etc. Il en est de même pour le réaménagement de la gare de Juvisy dans l’Essonne, et l’on espère voir fleurir les projets similaires dans les années à venir.
Très bel article et surtout très intéressant. C’est une évidence l’intermodalité. Que les initiatives continuent de se développer dans ce domaine !