Bien médiatisé, bien outillé, bien adopté… le covoiturage longue distance est devenu une réalité dans le paysage hexagonal. Mais il faut admettre que le constat est moins enthousiasmant lorsqu’on s’intéresse aux trajets de moins de 80 km, qu’il s’agisse des trajets domicile-travail, des déplacements professionnels (visites de chantiers, etc.) ou événementiels (festivals, concerts, etc.) ou encore de l’auto-stop organisé. Pourtant, en volume, la mobilité locale représente 98 % des déplacements et les potentiels d’économie sont loin d’être négligeables puisqu’on estime qu’ils s’élèvent à 1 550 euros à l’année pour un aller-retour quotidien de 15 km !
De fait, depuis plusieurs années de nombreux acteurs se sont lancés sur ce créneau, encore très informel puisque huit à neuf trajets covoiturés sur dix s’organisent en dehors de toute plateforme. Parmi ces pionniers, on trouve de nombreuses start-up – Citygoo, Covivo, Wayz-up, Karos ou encore Sharette – ainsi que des collectivités territoriales et même des opérateurs historiques du transport comme la SNCF (avec iDVroom), ou PSA qui avait investi dans le défunt service Wedrive. Aujourd’hui, force est de constater que les success stories sont encore très rares, tant il est difficile d’atteindre une masse critique qui rendrait le service attractif. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’étude nationale sur le covoiturage courte distance que l’ADEME présentera en septembre, et qui a été menée pendant un an et demi.
L’objectif était de dresser un état des lieux des pratiques actuelles, de mesurer les impacts environnementaux du covoiturage et de déterminer des axes d’amélioration, notamment à travers l’analyse de douze cas d’études territoriaux et d’une enquête auprès de 500 usagers des aires de covoiturage. Ce travail a permis d’identifier un certain nombre de freins psychologiques, et a mis l’accent sur l’importance de la communication et des actions incitatives (voies réservées sur autoroute, mesures fiscales) – mais aussi, et surtout, sur la flexibilité des services proposés.