Le covoiturage est-il en train de devenir le nouveau transport en commun des pays développés ? Si le covoiturage donne lieu à de plus en plus d’initiatives en France, qui est derrière cette tendance ? Quels sont les utilisateurs ? Et, surtout, qu’en est-il de cette pratique dans les autres pays ? Une enquête réalisée dans 12 pays livre plusieurs éléments de réponse.
Les champions du covoiturage sont européens
Aujourd’hui, dans les pays les plus en avance en matière de covoiturage, un individu sur cinq a déjà utilisé des sites de mise en relation de particulier à particulier pour organiser leur trajet.
Qui sont les champions du covoiturage ?
A ce jour, les Suédois (21%), les Français (21%) et les Allemands (20%) s’imposent comme les populations les plus dynamiques sur cette tendance. Les pays d’Europe du Sud (Italie, Espagne), ceux d’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada), ou encore l’Australie comprennent, quant à eux, de 13 à 15% d’usagers. Comparé aux autres pays Anglo-Saxons, le Royaume-Uni apparaît plus en retrait avec seulement 7% d’adeptes ou d’occasionnels. Enfin, en Norvège et au Japon, la notion de partage de voiture reste fort marginale avec respectivement 3% et 1% de pratiquants déclarés !
Presque partout donc, le recours aux sites de covoiturage est un phénomène minoritaire mais non négligeable. Plusieurs signaux laissent d’ailleurs penser que ce moyen de transport a de l’avenir.
Les nouvelles générations sont en pointe
Tout d’abord, cette nouvelle forme de transport en commun est particulièrement appréciée des nouvelles générations
C’est une réalité dans l’ensemble des pays investigués. Dans les pays phares du covoiturage, près de 30% des moins de 35 ans y ont recours. Évolution marquante : on est loin de la figure du jeune autostoppeur attendant sur le bord de la route l’inconnu qui acceptera de l’accompagner. De plus en plus, le co-voyage est organisé et sécurisé par des sites tiers de confiance. On sait à l’avance à qui l’on a affaire, d’où l’on vient et où l’on va. Pour les plus jeunes, ce mode de transport est fiable, peu coûteux et offre de la souplesse. Qui plus est, il satisfait un goût prononcé pour la découverte et les rencontres, appétit renforcé par la culture des réseaux sociaux. L’expérience de la voiture des plus jeunes est, bien plus que celle de leurs aînés, associée à un système collectif, où l’aventure relationnelle occupe une place privilégiée. La communauté des usagers du covoiturage tisse sa toile sur la route…
Deuxième indice du potentiel de développement du covoiturage : l’envie déclarée des non usagers d’y avoir recours un jour.
Dans tous les pays, le « réservoir » de pratiquants est important. Il dépasse même largement le nombre d’usagers actuels. En effet, 41% des Français ne pratiquent pas le covoiturage mais envisagent de le faire. Ce chiffre s’établit à 38% en Italie, 32% en Belgique, 29% en Espagne, et 28% en Suède. Dans les pays Anglo-Saxons, en Allemagne, et en Norvège, environ un quart de la population se dit prête à co-voiturer. Tendance commune à tous les pays : le profil des individus les plus désireux de se lancer est similaire. Ils sont actifs sur les réseaux sociaux, possèdent un niveau d’éducation élevé, et sont plus jeunes que la moyenne. A noter toutefois qu’en France, en Italie et en Espagne, toutes les classes d’âge montrent le même niveau d’ouverture à ces nouvelles pratiques.
En fin de compte, le plus frappant, dans ces résultats, est l’avènement d’une nouvelle génération plus ouverte aux solutions de partage appliquées à l’automobile. Partout, cette solution suscite l’intérêt et même si elle n’est pas appelée, dans un futur proche, à devenir un modèle dominant, elle répond à une besoin qu’on retrouve dans la plupart des pays développés aujourd’hui.
Fiche technique
Enquête réalisée online auprès de 10.500 individus âgés de 16 à 65 ans en Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Espagne, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon, Norvège, Suède. (Ipsos Global Advisor, Mai 2013).